Bonjour,
En ce temps de confinement, j’aimerais vous parler un peu de Communication Non Violente.
En effet, dans ce temps où nos libertés sont restreintes à rester à la maison dans le but de protéger les plus faibles en santé dans notre société, nous pouvons vivre des sentiments divers.
De la colère face à ce que nous impose cette situation : remaniement professionnel, perte financière, et organisation familiale nouvelle où nous nous retrouvons tous ensemble si nous sommes dans une famille nombreuse et constamment en lien avec notre partenaire alors que nos vies se croisent de façon plus espacée habituellement. Nous pouvons aussi être confrontés à la solitude si nous sommes célibataire et à bien d’autres circonstances qui nous frustrent. Et à du stress supplémentaire si nous sommes membres du corps médical ou encore contraints de travailler et de nous protéger du mieux que nous le pouvons.
Nous pouvons aussi ressentir la tristesse de vivre la solitude et une restriction certaine de nos activités habituelles et de nos liens, de nos loisirs.
La peur est bien la première au rendez-vous quand nous ouvrons nos écrans pour nous rappeler et nous avertir de la situation vécue face au coronavirus. La peur nous permet aussi de nous protéger mais par moment nous pouvons nous ressentir très angoissés face à ce virus très contagieux.
Bien sûr, nous savons et les informations ne manquent pas de nous le dire que c’est pour la bonne cause que nous sommes confinés et comment pouvons-nous alors accueillir tous ces sentiments moins agréables que nous vivons?
La Communication Non Violente, développée par Marshall Rosenberg, nous offre une façon d’être proche de nous-même en commençant par nous arrêter, seul, un moment pour observer ce qui se passe en nous, ressentir nos émotions et les accueillir. Nous pouvons par exemple, nous asseoir, mettre une main sur notre cœur, sentir notre corps, ses tensions ou sa détente, ses crispations, ses douleurs , et respirer profondément quelques fois.
Peut-être nous rendons-nous compte que nous ne sommes pas forts habitués à nous arrêter comme cela? Que nous vivons constamment dans la course? Et c’est, pour certains, un exercice plus facile que pour d’autres que de s’arrêter de fonctionner pour nous accorder un peu de temps à être juste là, avec nous-même, à vivre plus lentement?
En fait, s’arrêter ainsi peut s’apprendre et cela peut être un cadeau pour nous-même que de nous arrêter pour un instant, pouvoir ressentir tout ce que nous vivons dans la situation.
En ressentant tout cela, nous pouvons nous mettre à l’écoute de ce que nous vivons comme émotions, observer nos pensées et repérer tout ce que nous aurions envie de faire pour peut-être échapper à cette situation frustrante que nous vivons.
En accueillant tout notre vécu tel un explorateur qui part à la découverte d’un trésor, nous pouvons comprendre que toutes ces émotions nous renseignent sur ce dont nous avons besoin et qui n’est pas satisfait en ce moment.
Nous pouvons rester en moment avec nous-mêmes et tenter de nommer ces besoins qui sont, en fait, souvent, des élans positifs en nous. Même s’ils sont contrariés en ce moment. En revenant à ce qu’il y a de positif dans nos besoins, nous pouvons mieux les connaître et peut-être accepter de prendre un peu de recul par rapport à nos frustrations, nos insatisfactions, mieux les accueillir.
D’autre part, une priorité en ce moment a été mise de nous protéger de ce virus et particulièrement les plus fragiles de notre société.
En accueillant cette priorité, nous pouvons la regarder aussi comme un cadeau qui tend à nous faire voir ou revoir la société dans ce qu’elle peut avoir de plus beau : la solidarité, l’attention aux plus faibles.
En acceptant cette vision des choses, nous pouvons trouver peut-être un début d’apaisement pour accepter nos frustrations.
Nous pouvons aussi revenir à nous-même en nous demandant dans nos émotions et nos besoins frustrés si tout est si essentiel et peut-être que cela peut nous amener à revoir certaines de nos priorités et à faire de cette période secouée une opportunité?
En effet, nous sommes appelés par la force des choses à vivre dans un espace plus petit, à patienter, par exemple dans la file aux magasins, ou à reporter du travail à plus tard?
Cela peut être une occasion d’accorder un peu plus de temps à nos proches, et à nous relier encore à ceux qui nous sont éloignés par la force des choses, par un lien à distance, par le téléphone, un appel vidéo,…
Cela peut donc être une opportunité dès lors, c’est sûr que nous nous mettons en action pour protéger au maximum ceux qui sont plus faibles, que nous soutenons ceux qui se battent contre la maladie et que nous nous mettons en sécurité par un travail sur nous-même pour développer une bonne résistance face à la maladie par une attention à notre corps aussi.
En effet, il ne s’agit pas de s’occuper de tout le monde en s’oubliant ni de ne penser qu’à soi au risque de se sentir complètement seuls et même abandonnés.
A partir de là, nous pouvons chercher des solutions concrètes et tenter aussi d’accepter aussi ce qui ne peut être changé en ce moment.
La Communication Non Violente nous propose cette alternance où je prends le temps d’écouter ce que je vis, mes émotions et mes besoins et d’autre part, où je laisse aussi de la place pour écouter le vécu des autres autour de moi et quand je constate une difficulté relationnelle avec quelqu’un, je peux réfléchir aussi à ce dont j’ai besoin et ce que l’autre a besoin pour mieux vivre la relation.
En effet, c’est comme une danse. Quand j’apprends des pas, il faut le temps de bien les faire, d’être souple dans ces pas et ensuite je peux me mettre en lien avec les pas de l’autre et si les pas de chacun deviennent souples, cela devient une danse qui peut nous rendre la vie plus légère. Et bien sûr , pour apprendre, on peut avoir besoin aussi de professeurs qui s’entraînent et nous entraînent parce qu’ils ont pris le temps de le faire, d’apprendre.
Dans la communication bienveillante, c’est la même chose, il me faut prendre le temps d’apprendre les pas, la façon de «bien» communiquer, de devenir souple, c’est-à-dire le plus proche de moi-même pour être à l’aise et alors cela devient plus aisé de parler avec l’autre, d’autant plus aisé que l’autre aussi s’ouvre à la communication.
Dans cette période de confinement, la tendance évidemment serait de constamment être stimulés par les médias, à avoir peur, pour nous-même, nos proches et d’autant plus que nous sommes fragilisés et que nous savons nos proches fragiles.
Je vous propose aussi de penser à des choses positives qui vous aident à garder confiance, à entraîner cette croyance que «Ça va aller». Cela ne doit pas être de très grandes choses mais ces petits moments qui font d’une journée qu’elle est traversée un peu plus facilement. Comme la présence du soleil, comme une aide proposée par un voisin, ou tout simplement la joie de se sentir en vie, ou encore des services rendus ou reçus.
Pour toutes ces petites choses qui nous donnent un peu de joie, nous pouvons chaque jour en fin de journée, dire Merci. Nous le dire et le dire à nos proches. La gratitude est comme une vitamine qui n’est pas sans impact sur nos cellules.
La force des croyances positives, peut, en effet, nous permettre de garder une bonne santé et de ne pas nous laisser nous ronger par la peur.
La peur est là, oui, elle sert à nous protéger de dangers réels mais devient inutile lors qu’elle nous accable et nous empêche de faire ce qui est bon pour nous protéger de situations difficiles.
Ainsi les croyances positives peuvent nous aider à garder le cap quand la peur nous envahit.
Nous pouvons aussi nous tourner vers quelqu’un pour en parler quand ce travail de mise à la bonne distance de la peur est trop difficile, quand nous sommes éprouvés par une situation vécue.
Ainsi, grâce à nos intentions positives, nous pouvons garder une certaine joie, et cette joie que nous pouvons ressentir et garder en nous, a des bénéfices certains sur notre résistance à la maladie, et pour nous aider à nous maintenir en santé, en plus des soins physiques que réclame notre corps (bonne hygiène de vie: bien manger, bien dormir, vitamines etc.)
La communication Non Violente nous invite à cet équilibre émotionnel où je prends en compte les difficultés sans oublier les joies et où je tente de cultiver là où j’en ai le pouvoir, l’art de la joie, de contribuer à mon bonheur et à celui des autres.
Cela est pour moi un beau chemin (sans fin) d’évolution et cela me réjouit de le faire découvrir à mes patients. N’est-ce pas chaque jour ce que nous recherchons tous: ce doux équilibre où je peux prendre soin de moi et de mon entourage, contribuer à ma joie et à celle de mon entourage?
Je vous souhaite une belle journée et
d’avancer,pas à pas, lors des ces journées de confinement.
Pascale Thumelaire, psychologue pour adultes au Centre Thérapeutique de Luttre.
Accompagnement par la Communication Non Violente(CNV) , la thérapie brève et la pleine conscience.
Animatrice du groupe de pratique de la CNV de Luttre.
Pendant le confinement, animations de groupes et consultations par visioconférence sur rendez-vous au 0455.15.16.89.